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创作者 7F4D64
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Un renard, jeune encor, quoique des plus madrés, Vit le premier cheval qu'il eût vu de sa vie. Il dit à certain loup, franc novice : « Accourez, Un animal paît dans nos prés, Beau, grand ; j'en ai ma vue encore toute ravie.
- Est-il plus fort que nous ? dit le loup en riant. Fais-moi son portrait, je te prie.
- Si j'étais quelque peintre ou quelque étudiant, Repartit le renard, j'avancerais la joie Que vous aurez en le voyant. Mais venez. Que sait-on ? Peut-être est-ce une proie Que la fortune nous envoie.» Ils vont ; et le cheval, qu'à l'herbe on avait mis, Assez peu curieux de semblables amis, Fut presque sur le point d'enfiler la venelle. « Seigneur, dit le renard, vos humbles serviteurs Apprendraient volontiers comment on vous appelle. » Le cheval, qui n'était dépourvu de cervelle, Leur dit : «Lisez mon nom, vous le pouvez, Messieurs ; Mon cordonnier l'a mis autour de ma semelle.» Le renard s'excusa sur son peu de savoir. « Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire ; Ils sont pauvres et n'ont qu'un trou pour tout avoir ; Ceux du loup, gros Messieurs, l'ont fait apprendre à lire. » Le loup, par ce discours flatté, S'approcha. Mais sa vanité Lui coûta quatre dents : le cheval lui desserre Un coup ; et haut le pied. Voilà mon loup par terre, Mal en point, sanglant et gâté. « Frère, dit le renard, ceci nous justifie Ce que m'ont dit des gens d'esprit : Cet animal vous a sur la mâchoire écrit Que de tout inconnu le sage se méfie.
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Le Renard, le Loup et le Cheval
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Un renard, jeune encor, quoique des plus madrés, Vit le premier cheval qu'il eût vu de sa vie. Il dit à certain loup, franc novice : « Accourez, Un animal paît dans nos prés, Beau, grand ; j'en ai ma vue encore toute ravie.
- Est-il plus fort que nous ? dit le loup en riant. Fais-moi son portrait, je te prie.
- Si j'étais quelque peintre ou quelque étudiant, Repartit le renard, j'avancerais la joie Que vous aurez en le voyant. Mais venez. Que sait-on ? Peut-être est-ce une proie Que la fortune nous envoie.» Ils vont ; et le cheval, qu'à l'herbe on avait mis, Assez peu curieux de semblables amis, Fut presque sur le point d'enfiler la venelle. « Seigneur, dit le renard, vos humbles serviteurs Apprendraient volontiers comment on vous appelle. » Le cheval, qui n'était dépourvu de cervelle, Leur dit : «Lisez mon nom, vous le pouvez, Messieurs ; Mon cordonnier l'a mis autour de ma semelle.» Le renard s'excusa sur son peu de savoir. « Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire ; Ils sont pauvres et n'ont qu'un trou pour tout avoir ; Ceux du loup, gros Messieurs, l'ont fait apprendre à lire. » Le loup, par ce discours flatté, S'approcha. Mais sa vanité Lui coûta quatre dents : le cheval lui desserre Un coup ; et haut le pied. Voilà mon loup par terre, Mal en point, sanglant et gâté. « Frère, dit le renard, ceci nous justifie Ce que m'ont dit des gens d'esprit : Cet animal vous a sur la mâchoire écrit Que de tout inconnu le sage se méfie.
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